Arbitre de football, voilà un hobby de plus en plus
difficile à exercer dans le football amateur. La raison ? L’atmosphère
pourrie qui peut régner autour des terrains de football. On assiste de plus en
plus à des comportements inappropriés pour ne pas dire scandaleux. Certains ne
viennent pas au foot pour se divertir et se changer les idées mais pour se
défouler. Le football génère des émotions et il peut arriver que l’on
s’emporte. Rien de grave si cela se passe dans une ambiance bon-enfant. Mais de
plus en plus grossièreté et violence ternissent l’image du football. Si durant un
match, l’arbitre prend une mauvaise décision, les noms d’oiseaux pleuvent. C’est
presque automatique. C’est comme le réflexe de Pavlov : au coup de sifflet,
le supporter débite son registre d’insultes. Le supporter a tranché :
l’arbitre n’y connaît rien, il est « mauvais », pire « malhonnête ».
Bière en main et toujours mieux placé que l’homme en noir, le supporter voit et
sait tout. Il connait le règlement mieux que quiconque. Le supporter a vu qu’il
n’y avait pas hors-jeu. Car le supporter possède cette faculté extraordinaire de
visualiser le départ du ballon et la position de l’attaquant.
L’arbitre peut faire des erreurs comme le joueur peut
rater son contrôle. Mais le supporter n’en a cure. Il faut qu’il décharge sa
frustration, son agressivité. Il n’est pas rare qu’un supporter exprime sa
façon de penser au referee lorsque celui regagne le vestiaire à la mi-temps.
Quand un individu se pointe vers vous en vociférant, on peut craindre pour son
intégrité physique. Comment conserver sa concentration dans un climat d’animosité ?
On parle de pénurie d’arbitre. Rien d’étonnant que les candidats ne se pressent
au portillon. Franchement on peut aimer le foot mais dans de telles conditions
la motivation fait vite place au dégoût.
Dès 15 ans, un arbitre peut diriger des matches de
jeunes. Des petits bouts de 7-8 ans qui ne ménagent pas leurs efforts pour la
conquête du ballon. Mais autour de la pelouse les parents ne montrent pas
toujours l’exemple et par leurs remarques déplacées, instaurent une forme de
pression sur le jeune arbitre. Cela peut s’avérer très déstabilisant. De plus,
cela complique la tâche des éducateurs. Comment faire comprendre à un footeux
en herbe qu’il faut prôner le fair-play et respecter le directeur du jeu alors
qu’au bord du terrain les parents ne se privent pas pour tailler un costard à
l’arbitre.
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